Il est peut-être prétentieux d’imaginer prédire les points clés pour l’année à venir dans le domaine de la collaboration immersive. Pour autant, en ce début d’année, nous avons souhaité nous prêter au jeu en proposant une sélection des grandes tendances qui devraient animer notre écosystème.
Fin du télétravail en 2025 ? Quelles conséquences pour la collaboration immersive ?
En 2024, des entreprises emblématiques comme Amazon ont décidé de tirer un trait sur le télétravail avec un retour à 100% en présentiel. Remis en question, le télétravail est accusé d’appauvrir la culture d’entreprise, de diminuer la réactivité et la créativité, voire d’impacter la productivité. Il est également accusé d’être inégalitaire, puisque de nombreux métiers ne peuvent pas être dématérialisés. Pour donner un chiffre, en France, près de 60% des salariés ne font pas de télétravail. Cependant, le télétravail est plébiscité pour améliorer la qualité de vie et l’équilibre vie perso vs vie pro. Il contribue également à diminuer les temps de transport et a donc un effet direct sur l’environnement, en réduisant la production de gaz à effet de serre.
Difficile donc d’imaginer un arrêt total du télétravail, qui est devenu un acquis en quelques années et un critère décisif pour les salariés recherchant un nouveau poste. En France notamment, il semble donc impossible d’imaginer un retour en arrière aussi catégorique. Pourtant, cette tendance de fond devrait marquer un tournant vers une régulation du télétravail.
L’impact de cette évolution sur l’organisation et les outils devrait donc être relativement faible. On peut cependant facilement envisager un léger recul de l’utilisation des outils de collaboration hybride. Un recul d’autant plus léger que ces outils sont ancrés dans nos pratiques quotidiennes et qu’ils sont utilisés même lorsque les participants sont en présentiel. En revanche, le retour en présentiel devrait accélérer le réaménagement des espaces de travail. Une tendance qui n’est pas nouvelles, mais qui s’avère plus que jamais essentielle pour repenser la collaboration et donner envie de revenir au bureau, contraint ou non. Et dans ce contexte, les solutions de collaboration immersive sont plus que jamais des atouts.
Et du côté des technologies ?
Le panorama des technologies immersives devrait encore évoluer pour l’année à venir. Si l’année 2024 a vu l’arrivée d’Apple sur le marché, que certains qualifient d’insuccès (mais c’est un autre sujet) et qui selon certaines rumeurs pourrait déjà mettre prochainement un terme à la production de l’Apple Vision Pro (restons prudents cependant), 2025 devrait être marquée par le réengagement de Google dans le domaine, avec la plateforme Android XR.
Côté hardware, Samsung, accompagné par Google, devrait revenir sur le devant de la scène après quelques tentatives peu fructueuses et prématurées (Samsung Odissey, Samsung Gear). Une offre qui sera composée d’un casque de réalité mixte, rejoignant ainsi les versions de Meta, Pico, HTC Vive, et vraisemblablement de lunettes connectées, à la sauce Ray-Ban Meta.
Si ces dernières ont mis du temps à décoller, le succès semble être au rendez-vous depuis quelques mois. Et dans leur sillage, 2025 devrait voir apparaître de nombreux clones adoptant ce form factor, avec en complément des écrans d’affichage pour imaginer de véritables usages en réalité augmentée.
Cet engouement démontre bien la vivacité du marché et d’une industrie qui continue de croître.
Quelles autres grandes tendances pour 2025 ?
Impossible de ne pas parler de l’impact de l’intelligence artificielle dans un tel article. De nombreuses preuves de concept ont démontré les possibilités de l’IA générative au cours des deux dernières années pour créer des jeux vidéo, des environnements virtuels, des expériences XR, etc. L’IA intégré aux plateformes de collaboration immersive devrait donc se généraliser, pour améliorer les interactions humain-machine, favoriser la créativité ou encore faciliter la prise de décision autour de données complexes.
Parmi les usages, si la formation a toujours le vent en poupe, les jumeaux numériques boostés à l’IA justement devraient passer un cap pour le manufacturing ou encore l’urban planning, grâce à la capacité de traitement de grands volumes de données, afin d’apporter la bonne information, à la personne, au bon moment, pour prendre la bonne décision.
Une autre grande tendance sera sans nul doute le développement de solutions immersives plus responsables. Si la technologie est loin d’être la clé pour lutter contre le réchauffement climatique, le développement d’usages plus vertueux pour notre environnement apparaîtront pour répondre aux enjeux climatiques. Comment décarboner l’industrie et réduire les émissions de gaz à effet de serre des activités humaines ? Comment inventer la ville de demain en conciliant les besoins des citoyens tout en respectant notre environnement et en minimisant notre impact ? Les exemples sont nombreux et encourageants.
Espérons également que les fabricants proposeront des matériels plus éco-responsables et durables, à l’image d’HTC Vive ou du Fairphone dans le domaine des smartphones.
Pour terminer, on peut imaginer une vraie démocratisation des usages de la collaboration immersive à destination des entreprises de taille intermédiaire et des PME. Bien que le coût d’acquisition matériel ne soit plus réellement une barrière à l’entrée, l’adoption des solutions immersives est encore freinée par des outils jugés trop complexes, parfois pensés pour les grands groupes industriels, développés pour des usages spécifiques et nécessitant des réorganisations profondes. Des solutions plus abordables devraient donc pouvoir tirer leur épingle du jeu pour favoriser cette adoption.
Une certaine continuité…
Rien de très disruptif. Il est vrai que nous ne prenons pas beaucoup de risques en donnant ces quelques tendances. Elles sont le fruit de développements et de processus longs, qui ont démarré bien avant l’année 2025. Cependant, la convergence d’un certain nombre de signaux semble tout indiquer une accélération de leur émergence dans les mois à venir.
On se donne rendez-vous à la fin de l’année pour débriefer ?